Opération militaire et policière « Éclair »
Tôt le matin du 1er mai 1995, les forces militaires et policières croates lancèrent une opération rapide pour libérer les zones précédemment occupées de Slavonie occidentale. Cette opération fit suite à une série d'incidents qui culminèrent fin avril 1995 avec des attaques terroristes contre des véhicules sur l'autoroute et des enlèvements de Croates. Jusque-là, les autorités croates tentèrent de trouver une solution et d'instaurer la paix dans cette région par de nombreuses négociations, mais l'ennemi ignora chaque appel. La Croatie n'avait plus le choix. L'opération commença par une attaque des forces croates sur les parties sud et centrale du territoire occupé de Slavonie occidentale, en direction de Novska et Nova Gradiška. L'objectif final était d'ouvrir l'autoroute, de percer sur la Save et la frontière internationalement reconnue de la République de Croatie, et de pénétrer à Okučani, foyer de la rébellion ennemie et des attaques terroristes en Slavonie occidentale.
Les principales directions de l'attaque furent menées par le 81e bataillon de la Garde, la 5e brigade de la Garde, une partie des 1re et 3e brigades de la Garde, la 2e brigade de la Garde et le 1er corps de garde croate (HGZ), appuyés par les unités de réserve et de domobran, appuyées par des unités d'artillerie antichar et de missiles, l'armée de l'air croate et les unités de la police spéciale du ministère de l'Intérieur. Lors de cette opération, les frappes aériennes croates furent déployées à plus grande échelle pour la première fois, et des chars acheminés par voie ferrée entrèrent directement en combat, créant ainsi une surprise tactique supplémentaire contre l'ennemi.
En seulement 32 heures, les forces croates, composées d'environ 7 200 soldats et policiers, libérèrent 500 kilomètres carrés du territoire de Slavonie occidentale précédemment occupé, et prirent le contrôle de l'autoroute Zagreb-Lipovac et de la ligne ferroviaire vers la Slavonie orientale. Après près de quatre ans d'occupation, la ville d'Okučani fut libérée.
L'impuissance et la défaite des terroristes rebelles ont entraîné le bombardement des villes croates. Des missiles meurtriers ont touché le centre-ville de Zagreb, faisant des dizaines de victimes civiles, et l'artillerie à longue portée a tiré sur Karlovac, Sisak, Novska, Kutina… Ce ne furent là que les derniers actes de folie de l'ennemi vaincu, dont la fin approchait à grands pas.
Lors de cette opération, la Croatie a démontré qu'elle avait constitué une force militaire capable de libérer seule les territoires croates occupés, et seulement trois mois plus tard, lors de l'opération militaire et policière Tempête, elle en a pleinement fait la démonstration.
Opération militaire et policière Tempête
Avec le rejet de l'accord politique et de la proposition croate de réintégration pacifique immédiate des zones occupées dans le cadre juridique de la République de Croatie, le dernier obstacle au lancement de l'opération Tempête a été levé. Au petit matin du 4 août, les troupes croates ont lancé des opérations militaires contre des cibles ennemies dans les territoires croates occupés, attaquant simultanément depuis une trentaine de directions.
Après l'intervention initiale de l'armée de l'air croate, la destruction des systèmes de communication ennemis et les préparatifs d'artillerie pour les objectifs militaires, les forces croates sont entrées en action simultanément, sur un champ de bataille de près de 700 kilomètres de long. La force de frappe sur les principales directions de l'attaque était composée de brigades de gardes appuyées par le 1er Corps de gardes croates (HGZ), la police spéciale du ministère de l'Intérieur, ainsi que des unités de domobran et de réserve.
Les principales directions de l'attaque allaient des monts Dinara et Velebit vers Knin, dont les conditions préalables avaient déjà été créées lors de l'opération Été 1995. Dans la direction principale de l'attaque, de la Dinara vers Knin, les 4e et 7e brigades de la Garde constituaient l'avant-garde. De leur côté, des unités spéciales du ministère de l'Intérieur pénétrèrent avec force depuis le Velebit, par Sveti Rok, en direction de Knin. Le 1er Corps de la Garde croate pénétra profondément dans l'arrière-pays ennemi grâce à un hélicoptère. Depuis la région de Kapela, en passant par Slunj et Rakovica d'un côté, et Korenica et Plitvice de l'autre, les forces de la 1re brigade de la Garde avançaient pour rejoindre le 5e Corps de l'armée de Bosnie-Herzégovine. La prise du col de Ljubovo et la neutralisation de la base aérienne ennemie d'Udbina étaient la mission de la 9e brigade de la Garde. La région de Banija était encerclée de plusieurs côtés, et la force de frappe en direction de Petrinja et plus loin vers Glina était la 2e brigade de la Garde. Les troupes des 3e et 5e Brigades de la Garde étaient en état d'alerte à l'extrême est de la Croatie, en cas de mouvement ennemi.
Le premier jour de l'opération, la pénétration des unités de l'armée croate a atteint une profondeur de cinq à quinze kilomètres, et les bastions ennemis ont été encerclés ou semi-encerclés. Dès le deuxième jour, 80 % des missions de combat prévues ont été accomplies. Avec l'entrée des forces des 4e et 7e Brigades de la Garde le 5 août à Knin et sa libération, l'objectif stratégique, politique et militaire le plus important, non seulement de l'opération Tempête, mais de toute la guerre pour la Patrie, a été atteint.
En seulement 84 heures, durant l'opération militaire et policière Tempête, qui a mobilisé près de 200 000 soldats croates, plus de 10 000 kilomètres carrés des zones précédemment occupées ont été libérés. L'armée croate a atteint tous ses objectifs. Sur le plan tactique et stratégique, il s’agissait d’une opération militaire brillamment exécutée qui serait étudiée par de nombreux analystes militaires et académies militaires en raison de son originalité et de son succès.
