Quand le bébé phoque vient au monde, il porte une épaisse fourrure blanche et ouvre grand de magnifiques yeux. Vous ne pouvez que le trouver mignon, et votre cœur va automatiquement fondre à la vue de cette peluche grandeur nature qui ne donne qu’une envie : le serrer fort dans vos bras !
Depuis des siècles, nous faisons des imitations des bébés phoque. Bon nombre d’enfants le possèdent comme doudou préféré et dorment avec pendant toute leur enfance. Nous, les adultes, nous craquons également pour cette créature douce aux grands yeux.
Astrid Andreasen s’est de nouveau penchée sur sa table de dessin avec ses crayons de couleur. Grâce à son imagination et à ses mains habiles, elle nous offre encore une fois un chef-d’œuvre. Son bébé phoque est vivant et craquant. Astrid saisit à merveille la nature et en particulier la mer et ses créatures. Les Îles Féroé ont beaucoup de chance d’avoir une artiste aussi talentueuse qu’Astrid Andreasen à son effectif !
Le phoque est un mammifère que l’on retrouve dans tous les océans du monde ainsi que dans certaines grandes rivières et étangs. En féroïen, la maman phoque s'appelle « Opna », le père « Brimil » et le bébé « Nósi ». Il existe 36 espèces de phoques au niveau mondial. Dans les parages des Îles Féroé, nous avons répertorié 7 espèces, y compris le morse (Odobenus oosmarus). Mais le seul qui se reproduise actuellement aux Îles Féroé est le phoque gris (Halichoerus grypus). Jusqu'au milieu du 19e siècle, le phoque commun (Phoca vitulina) se reproduisait également chez nous.
De septembre à novembre, les couples prennent refuge dans les grottes qui se trouvent le long de la mer, creusées à même la roche. Ces grottes font toutes face à la mer, là où elle frappe le plus durement les rochers. Au fond de ces cavernes se trouve du sable, des cailloux ou un sol rocheux, et c’est là que la femelle met bas.
Le phoque est un animal qui vit à la fois dans l'eau et hors de l’eau. Il est assez maladroit sur la terre ferme mais un excellent nageur qui est fait pour chasser dans l’eau. Le phoque remonte sur la côte pour se reposer, muer et s'accoupler. A certains égards, il peut être comparé aux animaux terrestres, car comme eux il utilise grandement son toucher et son ouïe.
Le bébé phoque pèse environ 15 kg à la naissance. Le beau manteau blanc qui le recouvre le protège du froid. Mais s’il tombe dans la mer, il peut se noyer, car l'épaisse fourrure absorbe tellement d'eau qu'elle devient trop lourde. Il peut aussi mourir de froid s'il est mouillé jusqu'à la peau. Beaucoup de bébés phoques meurent de septembre à novembre, quand le temps peut être très venteux.
Les bébés sont allaités pendant environ deux semaines. Le lait maternel est très gras, avec environ 60 % de matières grasses, ce qui permet une croissance rapide. Son lard s’épaissit rapidement et le protège mieux du froid. A trois semaines, le bébé phoque pèse déjà 50 kg et commence à perdre sa fourrure - et il doit maintenant trouver de la nourriture lui-même.
De septembre à novembre, les phoques adultes s’accouplent dans les grottes ou à même les rochers. Les femelles atteignent la maturité sexuelle entre 5 et 7 ans, les mâles entre 7 et 9 ans. Au menu des phoques il y a principalement du poisson, mais ils mangent aussi des crabes et des calmars. Des observateurs disent qu’ils ont également vu des phoques capturer des oiseaux.
De la période de la colonisation et jusqu'au milieu du 19e siècle, le phoque était chassé aux Îles Féroé, et il était d'une grande importance pour la survie quotidienne des Féroïens. À la Saint-Michel, le 29 septembre, les hommes partaient chasser le phoque. Ils partaient en bateau pour aller dans les grottes à la recherche du phoque, équipés de lampes à huile pour éclairer et de masses en bois pour assommer. La viande de phoque était utilisée pour la nourriture, le lard était fondu en huile et la peau séchée ou tannée pour faire des chaussures ou de la maroquinerie.
La légende de la femme phoque qui monte sur la terre ferme au village de Mikladalur est devenue mondialement célèbre. En 2007, Posta a publié un feuillet basé sur cette légende. L’artiste des dix illustrations était le féroïen Edward Fuglø.
Depuis cinq ans, un flot de touristes du monde entier traverse le fjord pour se rendre à Kallsoy et visiter le village de Mikladalur afin d’admirer la magnifique statue du sculpteur Hans Pauli Olsen qui mesure 2,6 mètres de haut et pèse 450 kg. L’artiste a reproduit la femme phoque debout sur le plateau rocheux, Stórikneysi, au bord de la plage. La statue se trouve dans un paysage époustouflant, entourée de fières montagnes et d’une mer calme ou déchainée selon la saison.
Nombreux sont ceux qui ont également la légende des bébés phoques tués par la main de l’homme.
Il existe des légendes de phoques un peu partout au Groenland, dans les Shetland, en Irlande et en Australie. La légende groenlandaise « La mère de la mer » est cependant la plus douce et nous rappelle que nous devons protéger et préserver la nature.
Citation de « La mère de la mer » :
« La mère de la mer souffrait des méfaits des Inuits dans leur campements. Elle réunit donc tous les animaux chassés dans sa belle chevelure fougueuse au fond de la mer. Quand l’aveugle (l’homme) descendit la voir pour remédier à la situation, il coiffa ses cheveux et rassembla les saletés qui s’y trouvaient dans un tas qu’il voulut jeter. À ce moment-même, tout s'anima, et il y avait des ours, des renards, des phoques à capuchon, des phoques à bride, des phoques du fjord, des phoques noirs, des phoques tachetés, des morses, des narvals et toutes sortes d'oiseaux. »
Nous accueillons cette adorable boule de poils aux grands yeux sur un timbre-poste des Îles Féroé, et notre bébé phoque se lance maintenant dans un tour du monde avec tous les autres beaux timbres de notre archipel.
Mourits Mohr Joensen
