Rodolphe Archibald Reiss (Hechtsberg, Hausach, 8 juillet 1875 – Belgrade, 8 août 1929) était un médecin légiste suisse, expert criminel, professeur d'université, publiciste et grand ami du peuple serbe.
Titulaire d'un doctorat en chimie, il devint professeur assistant à l'Université de Lausanne, où il s'occupa de photographie et de criminalistique. En 1902, il commença à enseigner la médecine légale et devint professeur titulaire en 1906.
Après le déclenchement de la Première Guerre mondiale en 1914, Archibald Reiss se rendit en Serbie, à l'invitation du gouvernement serbe, pour enquêter sur les crimes de l'armée austro-hongroise contre la population civile. Ses reportages sur les souffrances des Serbes, publiés en 1914, furent publiés à Paris en 1915 dans un ouvrage distinct, « Comment les Austro-Hongrois ont fait la guerre en Serbie », puis à Londres en 1916, en anglais (How Austria-Hungary Waged War in Serbia: Personal Investigations of a Neutral).
Reiss parcourut ensuite le Golgotha albanais, Corfou et le front de Salonique avec l'armée serbe, documentant les souffrances et la vie des soldats serbes pendant la guerre. Il publia ces documents après la guerre dans l'ouvrage « Lettres d'un criminologue sur le front serbo-macédonien » et dans son journal de guerre « Ce que j'ai vu et vécu dans les grands jours ».
Fervent partisan de la création de l'État yougoslave, il fut membre de la délégation du gouvernement yougoslave à la Conférence de paix de Paris en 1919. Après la guerre, il s'installa en Serbie et obtint la nationalité serbe. Connu pour son dévouement à la vérité, à la justice et à l'amour de la Serbie, il écrivit sur les problèmes sociaux, déçu par la situation du nouvel État. Son œuvre la plus célèbre, « Écoutez, Serbes ! », fut publiée après sa mort, conformément à son ordre.
Il mourut le 8 août 1929 à Belgrade. Selon sa volonté expresse, son cœur fut enterré à Kajmakčalan, aux côtés des soldats serbes tombés au combat. Le capitaine honoraire de l'armée serbe, Archibald Reiss, médaillé de la Première Guerre mondiale, fut décoré de l'Ordre de l'Aigle blanc avec épées et de deux médailles pour sa bravoure. L'histoire se souvient de lui comme l'un des amis les plus sincères de la Serbie et un symbole d'honnêteté, d'humanité et de sacrifice.