Pour commémorer l'Année Cajal, Correos a rendu un hommage philatélique à l'École Cajal en 2023, en émettant un bloc de timbres à l'effigie du maître et de huit de ses premières disciples. En 2025, elle a complété cet hommage par l'émission d'un bloc dédié aux femmes qui ont fait partie de l'École Cajal.
Au début du XXe siècle, à une époque où les femmes étaient reléguées de la vie professionnelle, notamment dans le domaine scientifique, plusieurs jeunes femmes ont travaillé avec Santiago Ramón y Cajal au Laboratoire de recherche biologique, berceau de l'École Cajal et siège actuel du Musée national d'anthropologie.
La première fut la médecin australienne Laura Forster, arrivée d'Oxford pour apprendre les techniques histologiques que le prix Nobel espagnol avait perfectionnées et grâce auxquelles elle avait réussi à percer la mystérieuse structure du système nerveux. À la suggestion du scientifique, elle étudia la dégénérescence et la régénération de la moelle épinière chez les oiseaux et publia un article sur le sujet dans le journal du laboratoire, « suggestion du professeur Cajal, dans le laboratoire duquel j'eus l'honneur de travailler pendant plusieurs mois ». Il cita ses travaux à plusieurs reprises.
Plus tard, les sœurs Carmen Serra et Manuela Serra rejoignirent le laboratoire comme assistantes. Cette dernière se distingua par son intelligence et ses compétences techniques, à tel point que Cajal proposa de financer ses études de médecine, ce que sa famille refusa. Sa grande valeur fut soulignée dans l'article « Notes sur les gliofibrilles de la névroglie de grenouille », illustré par elle et publié, en tant qu'auteur unique, en 1921 dans le journal du laboratoire.
En 1922, Cajal dressa la liste de ses élèves, dont Laura Forster et Manuela Serra.
Parmi les illustrateurs scientifiques de l'école Cajal, Conchita del Valle se distingue. Elle collabora avec les étudiants de Cajal, peu doués en art, en dessinant les préparations histologiques qu'ils avaient créées.
Le Dr María Soledad Ruíz-Capillas travailla avec Gonzalo R. Lafora. Elle étudia les troubles du sommeil consécutifs à des lésions cérébrales, fut la première femme à diriger un spa et consacra finalement sa vie professionnelle à la dentisterie. Vient ensuite le Dr Mª Luisa Herreros, qui travailla avec Fernando de Castro. Elle se consacra principalement aux neurosciences en psychiatrie et fut une pionnière de la psychanalyse.
La valeur faciale de cette émission figure sur le timbre représentant le portrait de Ramón y Cajal peint par Ricardo Madrazo, qui appartient à l'Ateneo de Madrid.
Belén Yuste