En 2025, deux timbres consacrés au patrimoine artistique espagnol seront émis : l'église San Salvador de Vilar das Donas, à Palas de Rei (Lugo), et la porte de Revellín (Logroño). Le nom « Vilar das Donas », traduit en espagnol par « Place des Dames », vient de « Vilar », qui signifie « maisons avec terres agricoles », un village médiéval typique, et de « Donas », qui fait référence à certains de ses premiers habitants. La paroisse de Vilar das Donas est l'une des 43 paroisses de la municipalité de Palas de Rei, dans la région d'A Ulloa. Elle se situe à une altitude comprise entre 600 et 700 mètres et couvre une superficie d'environ 10 kilomètres carrés. Sa population, d'un peu plus de 100 habitants, est répartie dans 22 villes ou villages, quelques autres restant inhabités. Son histoire est liée à celle de son monastère, construit vers 1140 sur ce qui était une petite chapelle appelée San Lorenzo, fondée par les parents de Juan Arias, de la famille Arias Pérez de Monterroso, du château de Sirgal. On pense d'abord qu'il s'agissait d'un monastère de religieuses bernardines. En 1184 ou 1194, il fut donné à l'Ordre de Santiago par Juan Arias et en 1382, il fut placé sous la protection du roi Jean Ier. Grâce aux dons et autres contributions, il acquit une grande importance aux XIIIe, XIVe et première moitié du XVe siècles, son domaine s'étendant jusqu'à englober le centre de la Galice, avec des propriétés et des églises dans les quatre provinces galiciennes.
La crise qu'il subit au milieu du XVIe siècle Au XVe siècle, ses propriétés et son domaine furent progressivement réduits et, en 1746, il quitta l'Ordre de Santiago et devint dépendant du prieuré de San Marcos de León. Plus tard, avec la confiscation de Mendizábal, elle devint une paroisse rurale, aujourd'hui paroisse de Vilar das Donas. L'église San Salvador fut construite entre 1224 et 1245 en quatre phases distinctes, comme église monastique (aujourd'hui église paroissiale). Sur le linteau de la porte de la sacristie figure l'inscription « Il était 1262, jour des ides d'automne » (an 1224 de l'ère hispanique, le 15 d'automne). De style roman, elle présente de nettes nuances gothiques. Son plan est en croix latine et son orientation est-ouest. Classée monument historique et artistique en 1931, elle est la seule de la région d'A Ulloa. Sur la façade, une porte à arc en plein cintre évasé à cinq archivoltes est abondamment décorée de motifs romans et gothiques. Les ferrures sont très similaires à celles du portail nord de la cathédrale de Lugo et comptent parmi les plus anciennes de la province de Lugo. Au-dessus, l'église est couronnée par un clocher-mur baroque à deux cloches. À l'intérieur, on peut admirer des pièces funéraires de chevaliers de l'Ordre de Santiago et de membres de familles nobles de la région, dont le sarcophage de D. Fernas Ares Noguerol (Époque MCCCXVI - Année 1378).
Un baldaquin de style gothique flamboyant a été construit aux frais du noble Álvaro Piñeiro entre 1494 et 1498. À son sommet se trouve un château rappelant celui de Pambre, situé tout près. Un retable en pierre de style Renaissance du XVIe siècle représente la descente du Christ de la croix et la messe au moment de la consécration, entouré d'un calice en bas-relief, avec les instruments de la Passion du Christ en arrière-plan. C'est l'un des rares retables de ce type conservés en Galice. Dans le bras droit de l'église, un retable de style baroque en bois polychrome de la fin du XVIIe siècle, près de trois figures en pierre : saint Michel, saint Barthélemy et une Vierge à l'Enfant, qui se trouvaient sur la gouttière de la façade jusqu'au début du XXIe siècle. À l'intérieur de l'église, on trouve également d'autres pièces sculptées. Mais les plus importantes sont les peintures murales de l'abside centrale, considérées comme l'un des plus importants exemples picturaux découverts en Galice et que D. Álvaro Cunqueiro a baptisées « La Chapelle Sixtine galicienne ». Appliquées à la détrempe sur une fine couche de plâtre, elles datent de la fin du XIVe et du début du XVe siècle et sont attribuées à plusieurs auteurs, dont l'un a écrit : « ENNO ANO DE MILL CCCC XXXIV (ANOS) (1.434) PETRUS NUNI (ou MUNI) DE TURIS (Sun BURIS) ME FECIT ». Leur thème principal est l'Annonciation. CENTRE DE DOCUMENTATION ET D'INTERPRÉTATION DE LA RÉGION D'ULLOA, Vilar das Donas Porte du Revellín : Ville frontière entre les royaumes de Castille et de Navarre, Logroño était entourée d'une muraille qui constituait son principal système défensif, ainsi que d'une forteresse à la tête du pont sur l'Èbre. En 1521, elle fut assiégée par les troupes franco-navarraises de François Ier, dirigées par André de Foix.
Bien que le siège fût levé et les troupes ennemies vaincues à Noain quelques jours plus tard, l'empereur Charles ordonna le renforcement du système défensif de Logroño, ville considérée comme la porte de Castille. Ainsi, une tour d'artillerie, un nouveau pan de muraille et une nouvelle porte furent construits dans la partie ouest de la ville : la tour et la porte du Revellín. Cette construction fut réalisée entre 1522 et 1524 grâce à divers financements (salines d'Atienza, grenier à blé d'Avilés, serment du Maréchal de Navarre, sanctions de la Chambre, entre autres), et fut partiellement achevée en 1525. La construction du mur adjacent prit plus de temps. Le mur est construit en pierre de taille isodome, disposée en rangées de chaque côté. La porte présente un grand arc lobé segmenté surmonté d'une partie plus haute. La façade présente une décoration héraldique sculptée : trois blasons, dont celui du roi Charles au centre (avec l'aigle bicéphale), flanqués de chaque côté par des blasons plus petits, représentant un blason municipal de Logroño à trois fleurs de lys et un autre, très abîmé, qui semble être son jumeau. L'ensemble est bordé d'une moulure ornée de boules. La Porte du Revellín était également connue sous le nom de Porte du Chemin, car elle traverse le Chemin de Saint-Jacques et surplombe le Chemin Royal de Castille. C'est un élément essentiel de Logroño, véritable symbole de l'identité de la ville.
